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« Louis XIV mourut en 1715. Comme il n’avait pas de fils, c’est son arrière-petit fils qui lui succéda ». Cette perle relevée dans le devoir d’un écolier nous permettra au moins de débuter ce chapitre avec une pointe d’humour. Louis XV n’avait que cinq ans lorsqu’il hérita de la couronne et Jean-Antoine de Mesme, Premier Président au parlement de Paris, défendit les droits du Duc du Maine à la régence, mais il dut s’incliner devant la personnalité du Duc d’Orléans. Le Duc Philippe d’Orléans, Régent de France, était le cousin germain de Louis XIV, et avait épousé Mademoiselle de Blois, sœur du Duc du Maine, fille de Louis XIV, sa nièce par conséquent, malgré les remontrances de sa famille. Jean-Antione de Mesme, devait en outre en 1720 faire lui-même des remontrances au Régent, au sujet du système Law, dont il prévoyait les conséquences, ce qui lui valut d’être envoyé en exil. Mais un autre événement devait une fois de plus illustrer la Bassée. Un jour de 1725, l’ex-roi de Pologne Stanislas Leczinska, entra dan la chambre où se tenaient sa femme et sa fille. - Mettons nous à genoux, leur dit-il, et remercions Dieu. - Vous êtes rappelé au trône de Pologne, mon père ? s’écria Marie. - Non ma fille, le ciel nous est plus favorable ; vous êtes reine de France
Femme de Louis XV Il venait en effet d’être informé de la proposition de la Cour de France, proposition due surtout à l’impulsion du Duc de Bourbon qui avait eu l’idée de marier Louis XV, alors âgé de 15 ans ; avec Marie Leczinska qui en avait 22. Le 15 aout 1725, le Duc d’Orléans, au nom du roi, épousa la princesse Marie dans la cathédrale de Strasbourg. La conclusion du mariage ayant été déclarée, un long cortège se mit en route, escorté par un détachement des gardes du roi à la tête duquel était le Duc de Noailles. Les princesse était accompagnée de Monsieur le Duc de Clermont, surintendant de sa maison, et Madame la Duchesse son épouse, Monsieur le marquis de Dreux, Grand maitre des Cérémonies, Monsieur le Duc de Charolais, et de diverses autres personnalités. Le dimanche 2 septembre, venant de Villenauxe-la-Grande, la princesse arrivait à Provins où les notables réunis hors la porte l’attendaient. Monsieur Bureau de la Couronne, Président de l’Election et Maire de la ville, prononça une harangue qui mérite d’être rapportée ici, tant on y trouve à la fois, d’esprit et de délicatesse : « Madame, Le spectacle qui s’offre à nos yeux justifie pleinement que dans ce monde ay comme dans l’autre, il a y beaucoup d’appelés et peu d’élu. Notre fonction principale est de prononcer sur les tailles, et nous portons unanimement un jugement très avantageux sur la vôtre. Au reste, notre compagnie est une de celles qui méritent le plus d’honneur de votre protection, en effet, les héros dont vous descendez, étaient électeurs, ils ont régné glorieusement sur la Pologne, mais à qui en sont redevables ? à l’élection ; vous-même pour être assise, sur le trône des Français, vous avait été élue ; permettez donc, Madame, que nous vous consacrions aujourd’hui nos respects et notre amour en vous qualifiant du titre auguste de Vase d’Election. » Après avoir passé le nuit au couvent des Bénédictines, la princesse quitta Provins le 3 septembre à neuf heures du matin et passa à Donnemarie à 13h30. Les pluies qui n’avaient cessé depuis plusieurs jours avaient rendu les chemins presque impraticables, et le carrosse de sa majesté s’enlisa près du château e Montigny-Lencoup. Cet incident retarda considérablement la marche du convoi, et c’est vers 23 heures que la nouvelle Reine de France déboucha à l’extrémité ouest de la Bassée, au pied de la colline de Surville sur la rive droite de la Seine, passa le pont de Seine, la pointe de Saint-Maurice, puis le pont de l’Yonne pour aller loger à Montereau. Le lendemain 4 septembre, elle rencontra pour la première fois le Roi Louis XV au lieu de Froide-Fontaine, emplacement marqué aujourd’hui par une colonne commémorative. Le mariage fut célébré à Fontainebleau le 5 septembre.
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