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Dans un livre intitulé « Les rives de la Seine », il est fait mention d’une grande bataille sous les murs de Jaulnes, où la majeure partie de la noblesse de Champagne périt.

Nous ignorons pour l’heure, l’origine de ce combat, la date exacte, et même quel était l’adversaire.

On dit que ce fut un effroyable carnage et que la terre était comme une mare de sang.

Nous supposons qu’il s’agissait d’une guerre féodale de caractère privé, propre à régler les différents de quelques seigneurs en comptes.

Quoiqu’il  en soit, les Champenois subirent une défaite terrible, et leurs pertes furent si importantes, que la noblesse de Champagne institua une sorte de régime matriarcal, donnant aux femmes nobles le privilège d’anoblir leurs enfants.

De Compigny-des Bordes-de Villiers-de l’Isle-Adam précise : « Même épouse d’un rotirier, la femme noble pouvait, par la vertu de son ventre, avoir descendance qui ne forlignait pas ».

Et il ajoute :  « L’origine de ce privilège est inconnu. On a dit qu’il remontait à la bataille de Fontenoy en Puisaye entre Lothaire et Charles le Chauve. On a dit aussi que c’était à cause d’une grande défaite de la noblesse de Champagne aux fossés de Jaulnes ».

Il fut, écrit Pithou, permis aux femmes nobles de se marier à roturier avec le privilège au ventre d’anoblir. Par la suite de cette règle, il était d’usage pour certains nobles, de prendre le nom de leur mère lorsque le nom de leur père était obscur ou roturier.

Si ce privilège semble nettement établi, son origine par contre demeure assez vague.

La bataille de Fontenoy-en-Puisaye, eut lieu en 841, mais on n’y mentionne pas de pertes particulières à la noblesse champenoise.

Une erreur de copiste ( ce qui est assez fréquent) aurait pu par la suite, faire assimiler le lieu-dit « La Fontaine », près des fossés de Jaulnes, à Fontenailles ou Fontenoy-en-Puisaye.

Pour tenter de fixer appoximativement l’époque, nous nous baserons sur la tradition locale qui place la bataille de Jaulnes vers le Xème siècle, et constatant qu’à la fin du XIème siècle, début du XIIème siècle, la dite coutume était déjà bien établie dan la région, nous concluerons, sous toutes réserves, que la bataille aurait pu avoir lieu entre les années 990 et 1100.