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Un agréable petit territoire traversé par le filet sinueux de la Seine, entre Gatinais, Sénonnais et Montois ; forment géologiquement une pointe champenoise qui s’étire au long de la vallée jusqu’au confluent de la Seine et de l’Yonne ; prairie verdoyante, champs ondulants des moissons murissantes, bois de peupliers frémissants, petit peuple tranquille et laborieux, telle apparait la Bassée. Le touriste la traverse sans s’y attarder, et les Basséens eux-mêmes, si attachés soient-ils à leur petite patrie, semblent avoir oublié, peut-être ne l’ont-ils jamais apprise, l’histoire étonnante et le rôle surprenant qu’elle eut à travers les âges. Une vielle maxime nous apprend que les peuples heureux n’ont pas d’histoires ; nous pensons pas pourtant que les Basséens aient été plus malheureux que d’autres, et nous croyons au contraire , que leur tempérament, forgé au cours de nombreuses épreuves, reflet une certaine bonhomie qui leur tient lieu de philosophie. Or, la philosophie étant une manière de gageuse, on conçoit aisément que les grandes perturbations nationales aient été suivies sans passion par eux, plus préoccupés d’assurer leur existence, que d’adhérer à des doctrines plus ou moins trompeuses qui n’ont jamais fait le bonheur des peuples. Depuis des siècles, habitués à vivre en compagnie de la Seine, ils ont acquis d’elle un caractère calme et pacifique, aimant ce pays où elle s’attarde volontiers, et enclins, comme elle, à des débordements généreux, car, il est temps de le dire, la Seine est le Nil de la Bassée. Ainsi, nous apparaissent étroitement unis, la Seine, la Bassée et les Basséens, et l’on comprendra mieux que pour tenter un essai historique sur cette région, il soit nécessaire de ne pas dissocier ces trois éléments, mais de les comprendre d’une façon générale dans ce mot unique : la Bassée. Peu d’historiens se sont penchés sur le passé prestigieux de la Bassée, et seuls, Messieurs De Compigny- des- Bordes-de-Villiers-de-l’Isle-Adam et François Richard, ont accompli et publié un travail intéressant ; malheureusement, le premier recherche dans les archives ses titres de noblesse, et le second ne met en lumière que quelques périodes servant de cadre à de vivantes biographies. Quelques chercheurs ont pu, depuis quelques temps, tirer des traditions les vérités historiques, mais ces divers travaux épars ne forment pas un ensemble homogènes, et leur dispersion fait qu’ils demeurent ignorés des uns et des autres. C’est pourquoi nous avons tenté de rassembler les connaissances requises dans un ouvrage dont le principal but est de chercher à faire mieux connaître la Bassée, et d’attirer quelque peu l’attention sur son rôle privilégié dans l’Histoire.
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