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Si Aetius fut contre Attila, le dernier rempart de Rome, on peut considérer Syagrius comme le dernier des Romains ayant quelque autorité en Gaule, et sur la Bassée. Ce patrice romain s’était, en 464, constitué un petit royaume au détriment de Childéric 1er , roi des Francs, et avait établi sa capitale à Soissons. A cette époque, la Gaule, aux mains des derniers envahisseurs, ne présentait plus aucune unité. L’Empire même, était profondément divisé, et lorsqu’en 476 Odoacre accède au pouvoir, il ne daigna même pas prendre le titre d’Empereur. Clovis , successeur de Childéric à la tête des Francs, qui avait à venger son père des agissements de Syagrius, pouvait compter sur l’impossibilité où se trouvait Rome, d’envoyer du secours au dernier de ses représentants. Il n’hésita donc pas à attaquer Syagrius et à s’emparer du royaume de Soissons, anéantissant ainsi les derniers Gallo-romains. Puis, en 496, il se tourna contre les Burgondes, qu’il défit, rayant ainsi le royaume de Bourgogne de la carte. Enfin en 507, il pénétra chez les Wisigoths dont la défaite lui permit de rétablir l’unité de la Gaule, sous son unique autorité. Peu de détails concernant la Bassée à cette époque appelée le Haut Moyen-Age. La Gaule, épuisée par les invasions, va encore s’épuiser davantage en discordes intérieurs qui finiront par la diviser à nouveau en deux royaumes : La Neustrie et l’Austrasie. Aucune évolution n’est possible, le règne de la féodalité s’implante un peu partout, jusqu’à ce qu’une nouvelle dynastie s’empare du pouvoir, jusqu’à ce que Charlemagne, rétablisse à son profit l’Empire d’Occident, donnant alors à l’Europe une troisième chance d’unité. Nous ne voulons pas, pour ce chapitre, aller au-delà de ce deuxième empire d’occident, et laissant de côté l’Histoire générale, nous reviendrons considérer ce qui a pu être réaliser en Bassée pendant cette période, et ce qu’il peut rester de cette époque, sans doute la plus ténébreuse de notre histoire. Dans la vallée, des domaines se sont constitués, parfois sur des fonds romains, ce sont les « mottes ». La Motte-Tilly, probablement installée sur une propriété romaine, Tilliacus (domaine fondé par Tillius). La Motte-Bonnet et la Motte-Rieux, qui présentent encore nettement des vestiges caractéristiques. Le château de Motteux, semble également tirer son om d’un domaine du Haut Moyen-Age. Enfin, le lieu-dit « Bois de la Motte », au sud de couture, pourrait indiquer aussi la présence d’une motte dans le voisinage de ce climat. Pendant cette même période, sur les hauteurs, aux limites de la Bassée, on peut noter l’apparition d’autres installations d’ordre défensif, ou dit-on, pour mettre les à l’abri en temps de guerre les populations. Il est d’ailleurs possible, que ces sortes de refuges aient existé déjà vers la fin des grandes invasions. Ce sont les « Plessis », qui ont laissé leur nom à des agglomérations : Le Plessis ( près de Courcelles), Plessis-aux-Chapts, le Plessi-Mériot, Plessis-Saint-Jean, Plessis-du-Mée. Enfin signalons des localités qui doivent leur origine aux derniers Gallo-romains : CASTANETUM CHATENAY SUR SEINE OLMRTUM LES ORMES SUR VOULZIE CAMPUS PETROSUS CHAMPERREUX VIGINTI POPULI VIMPELLES MONS LEONIS MONT LEON VERNOIALUM VERNOY (de « vernes » nom celtique de l’aulne) …. Et aux romans : FONS FURCIA FONTAINE-FOURCHES VALAORIUM BALLOY BASOCHIAM BAZOCHES LES BRAY TUMBA LA TOMBE ABLENAI BLUNAY ERMETUM HERME Et MONASTERIOLUM SANCTI MAURITII , dont la contraction du premier mot a donné MONTEREAU. Nous tenons ici à préciser que nous n’avons nullement l’intention d’annexer MONTEREAU à la Bassée, mais de rappeler simplement l’origine de cette ville. La cité celte primitive, CONDATE, était en Bassée, et MONASTERIOLUM y était également ; l’extension de la ville sur le Gatinais a déplacé le centre sur la rive gauche de l’Yonne, la cité ancienne n’étant plus qu’un faubourg de la ville neuve, faubourg qui a gardé d’ailleurs, le nom de Saint-Maurice. |