Les Celtes
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Vers la fin du mesolithique, on note en Europe un mouvement de populations brachycéphales dirigé d’Est en Ouest. Nous en faisons mention uniquement pour relater le fait, mais il ne semble pas qu’il en soit découlé quelques consèquence pour la Bassée.

Bien plus importantes est par contre la migration qui va se produire un peu plus tard, et qui va marquer le début de l’époque néolithique.

Tandis qu’en Europe occidentale, la civilisation ne fait que de très faible progrès, un groupe ethnique originaire de l’Hindoustan, se met en marche vers l’Ouest selon trois branches principales qui formeront :

1° - Vers l’Europe du Nord : les peuples Scythes, Slaves, et Garmains.

2° - Vers l’Europe centrale : la population de Hallstatt

3° - par la Méditerranée via l’Atlantique

       Par l’Afrique du Nord via l’Espagne : vers la France, Irlande, Ecosse : le groupe Celte

Avec les Celte, une évolution va se produire, car non seulement ils apportent un fond de population qui semble appréciable, mais encore, il apparaitrait que le polissage des outils néolithique leur serait dû.

L’abondance de haches néolithiques trouvées dans la Bassée prouve l’habitation du pays par les premiers Celtes.

D’autre part, nous avons également noté des haches polies, façonnées dans des pierres de provenance étrangères à la région, ce qui indique à cette époque, des passages variés de population diverses, et confirme bien la position de carrefour de la Bassée.

Ces premiers Celtes qui vont gagner progressivement tous les territoires de l’Europe occidentale, apportent également avec eux un puissant lien : leur langue qui va s’imposer partout où ils vont pénétrer, et permettra des échanges entre les tribus les plus éloignées.

On remarque d’ailleurs une certaine unité et de nombreuses analogies entre les différents groupes celtes dispersés de l’Inde à l’Europe occidentale. Saint Jérome, par exemple, au IVéme siècle de notre ère, pouvait encore observer que les Galates d’Asie Mineure parlaient à peu près le même langage que les Trévises de la Moselle.

Cependant, au néolithiques, si les Celtes viennent s’implanter sur notre sol, ce n’est encore qu’un prélude à la grande migration qui viendra cette fois de l’Est. En effet, il semble que ce premier mouvement n’est qu’un passage, avec de petites fixations locales comme nous l’avons déjà mentionné pour d’autres peuples, mais le plus gros des effectifs va s’installer en Allemagne où il accomplira de notables progrès dans le travail et l’organisation.

En attendant, ceux qui demeurent dès le début dans notre pays, ne tarde pas à supplanter les peuples plus anciens et laissent de nombreuses traces.

Il semble que l’on puisse commencer à fixer dès le néolithiques moyen, les emplacements habités par les Celtes de Bassée.

La population parait à cette époque rechercher particulièrement les hauteurs, sans doute en raison des marécages qui occupent la majeur partie de la Vallée.

Le site n°1-est au sud de Baby, à l’Est de la colline du Queue-Chat, où l’on a trouvé des quantités de haches en pierre polie, et où l’on remarque de nombreuses mardelles.

Le site n°2-est à l’ouest de Montigny-le-Guesdier et au Sud-Est de Bazoches-les-Bray. On y a trouvé également des haches néolithiques , et la toponymie révèle quelques noms évoquateurs : Mardelles Landot, Mardelle aux Curés, Mardelle à côté. On y observe aussi des vestiges d’autres mardelles, et l’on possède même une photographie d’un menhir aujourd’hui détruit.

Si la rive droite n’a dévoilé à notre connaissance que peu d’éléments intéressants, nous devons citer tout de même pour être complet, un troisième site au lieu-dit : « Les Mardelles », près de Petit-Peugny, à proximité du quel on a également quelques haches néolithiques et des perles de pierre.

Monsieur A.H. Lapierre place l’apparition des mégalithes à l’époque du bronze, mais Monsieur F. Coppens, dans une étude sur les menhirs de Carnac les fait dater du néolithique ; selon lui c’est au néolithique moyen que l’on dresse les premiers menhirs.

Signalons dans la région proche, les plus connus, ceux de Ville-Saint-Jacques, de Saint Aubin, et  de Saint Brice, dont la proximité et la situation font apparaitre le peuplement de cette époque.

Toujours d’après F ? Coppens, nous abordons avec les dolmens le néolithique supérieur. Ceux de la Bassée ont subi le même sort que les menhirs, mais la tradition en rapporte le souvenir à proximité du site n°2.

Les plus proches de nous voisinent avec des polissoirs et quelques mardelles, formant un ensemble important à l’Est de la Bassée, mais sur un territoire voisin.

Citons : le dolmen de Lancy, et les trois dolmens de Bercenay-le-Hayer. ( un quatrième a été détruit)

Les polissoirs de Lancy, su Sauvageon, de la Thielatte, du Fauçonnais et du Villemaur.

Malgré un certain progrès, il semble que l’on soit encore à la fin du néolithique en présence d’une civilisation de chasseurs, la population vivant du gibier, peut-être de la pêche, et de la cueillette ou utilisation des plantes sauvages.

Les habitations sont des excavations circulaires d’environ 10 mètres de diamètre et profonds de 2 mètres au moins. Elles sont recouvertes de branches formant charpente supportant des feuillages maintenus par de l’argile.

A propos de mégalithes, le fait que l’on en rencontre un peu partout en Europe et même en Asie, semblerait démontrer une vaste expansion ethnique, ou peut-être la pratique d’un culte commun ,à de nombreux peuples, mais sans doute de même origine.

Bien que tous les auteurs ne soient pas absolument d’accord sur l’origine, la signification, et la date d’apparition des menhirs, nous avons tenté de rechercher une explication plausible de la présence de ces mégalithes.

Il semble qu’il s’agirait d’un rite populaire, et pas nécessairement religieux d’origine hébraiques, du moins, en trouvons nous des traces dans la Bible.

Pour affirmer son alliance avec Laban, Jacob prit une pierre et il la dressa pour monument.

Plus tard, lorsque Josué eut avec son peuple passé le Jourdain, il fit dresser douze pierres, afin qu’elles soient un signe au milieu d’eux, et déclara ;  « Lorsque vos enfants demanderont un jour : Que signifie pour vous ses pierres ? vous leur direz : les eaux du Jourdain ont été coupées devant l’arche de l’alliance de l’Eternel, et ses pierres seront à jamais un souvenir pour les enfants d’Israël ».

Samuel, après avoir relaté le retour de l’arche conclus : « C’est ce qu’atteste la grande pierre sur laquelle on déposa l’arche de l’Eternel, et qui est encore aujourd’hui dans le champ de Josué de Beth-Sehemeseh ».

C’est encore Samuel qui, après une bataille, dressa une pierre entre Mt Mitppa et Schen, et il l’appela du nom d’Eben-Ezeur. Aussi Abaalon, fils de David, s’était fait érigé un monument, sans doute de ce genre, dans la vallée des rois, afin, disait-il que mon nom puisse être conservé, et il donna son nom à ce monument.

Remarquons tout de suite, ce mot « monument » que nous rapoporte la Bible, les circonstences qui entrainent leur érection, ce désir de perpétuer un souvenir, et de plus, ne va-t‘on pas jusqu’à leur donner un nom ?

Comme on le voit par ces quelques exemples, le menhir ou pierre debout, était un monument commémoratif, une marque, un signe, destiné à forcer la curiosité des jeunes générations afin qu’elles demandent la signification aux Anciens.

On voit aussi que ces pierres pouvaient être dressées isolément ou en groupe.

Sachant que les Celtes ont séjourné en pays levantins (comme d’autres avant eux) avant de se répandre en Europe, il est donc fort possible qu’ils aient apporté de là cette coutume, certainement bien antérieure à Jacob.

Nous trouvons également ici l’origine des obélisques, mais le peuple égyptien, plus évolué, plus raffiné, à tailler, décoré, et gravé la pierre, afin que par l’écriture, le monument parle de lui-même aux générations nouvelles.

Nous pouvons encore noter que les menhirs et les obélisques ont entre eux ce point commun : ils sont monolithiques.

Malheureusement, de trop nombreuses et trop fréquentes guerres ont empêché les traditions orales de se transmettre, et nous ne pouvons plus savoir de nos jours, pourquoi tel menhirs a été dressé. Mais nous pensons pouvoir faire remonter à cette antique l’origine de l’expression populaire : marquer ce jour (ou ce lieu) d’une pierre.

Et peut-être, nos stèles commémoratives, sont-elles aussi une émanation d’un atavisme remontant à l’époque mégalithique.

Les dolmens, qui sont des tombeaux, et non des autels druidiques comme certains le pensent encore, démontrent déjà une évolution spirituelle certains ; c’est la présence d’un culte des morts, et par conséquent , on conviendra de voir à la base de ce rite la manifestation d’une religion.