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En ce début du Vème siècle, une troisième invasion va à son tour franchir le Rhin et déferler sur la Gaule. C’est en l’année 412 que les Wisigoths sous la conduite de leur chef Ataulf font leur apparition. Les historiens les ont classé également parmi les peuples barbares, et ce seul fait nous laisse à penser que sans atteindre la cruauté des Vandales, ils devaient avoir un comportement malgré tout inquiétant . On peut concevoir la crainte des populations gallo-romaines devant cette nouvelle vague dont le passage sans doute moins redoutable que celui des Vandales, serait marqué une fois de plus, au moins par pillage. Si ces invasions successives reflètent des perturbations en Europe centrale, elles montrent aussi l’affaiblissement de la puissance militaire de Rome. Il est certain que si les légions romaines avaient eu la même valeur que du temps de Jules César, elles eussent rapidement, non seulement barré la route aux envahisseurs, mais encore, rétabli l’ordre au-delà des frontières. Une fois de plus, la Bassée est traversée par ces hordes compactes et indisciplinées. Hommes valides en armes, suivis d’une foule affamée de femmes, de vieillards et d’enfants, vivant sur le pays au fur et à mesure de leur avance qu’ils ne poursuivent qu’après épuisements des ressources. Si la Bassée pouvait se plaindre en constatant la diminution constante de ses réserves alimentaires, la plupart des régions de Gaule en étaient au même point. La perspective d’une famine pouvait hanter les esprits et créer une ambiance anti-romaine, propre à dévoiler une force libératrice à laquelle, selon toute apparence, Rome ne saurait résister. Poursuivant leur marche vers le sud, les Wisigoths pénètrent en Aquitaine et s’y installent, avec finalement l’accord d’Honorius qui concède à leur roi Wallis, ce territoire avec Toulouse comme capitale. Ainsi, le relâchement des mœurs à Rome, dû à une trop grande facilité de vie, entrainait un affaiblissement de l’armée. Dans les pays colonisés l’administration impériale se relâche, les ressources s’épuisent, le niveau de vie diminue. La politique de Rome fléchit. Le colosse est prêt de crouler. |