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Avant d’aborder le peuplement de la Bassée, il importe de la situer géographiquement pour mieux comprendre le rôle qu’elle sera appelée à jouer à travers les âges. Compris entre les 48°23’ et 48°29’ de latitude Nord et les 0°39’ et 1°05’ de longitude Est, elle jouit d’un climat tempéré. Son sol particulièrement fertile laisse croitre laisse croitre une flore abondante et varié. Elle est limité au Nord par les falaises de Champagne, dont le caractère a donné le nom de cette charmante région qu’est le Montois ; à l’ouest, l’Yonne est une véritable frontière naturelle ; au sud, la ligne de démarcation suit la ligne des crêtes d’une chaîne de colline formant le Sénonais septentrional et les Pays-Hauts, par contre à l’est, l’Orvin longe un plissement peu accentué, et la vallée reste assez largement ouverte de ce côté. Ainsi, séparée de la Brie par le Montois, du Gâtinais par l’Yonne, de la Bourgogne par le Sénonnais et les Pays-Hauts, mais reliée par la vallée de la Seine à la Champagne, la Bassée, du point de vue géographique, comme du point de vue géologique, se trouve donc rattachée au bloc champenois. Le fleuve ouvre naturellement la première voie de communication. Là encore, l’eau est appelée à jouer un rôle de première importance pour la région. Le confluent de la Seine et de l’Yonne, est aussi un premier carrefour offert à l’humanité vagabonde longeant les rives des cours d’eau ou naviguant sur des esquifs primitives. Les gués de la Seine présentent aussi d’autres carrefours naturels. Ainsi , dès l’origine, les mouvements est-ouest et nord-sud des hommes, trouveront-ils dans la vallée des croisements qui favoriseront les contacts. Les peuples du nord, venant par la vallée de la Meuse en Champagne avaient de grande chance de traverser la Bassée pour gagner la Beauce et l’Ouest, ou le Berry et le Sud. Celles de l’Est, après avoir franchi les cols des Vosges et des Faucilles, risquaient également le même carrefour en demeurant les cours de l’Aube et de la Seine pour se diriger ensuite vers l’ouest ou le sud-ouest. Quelques unes, venant du midi, après avoir passé le Morvan ou le plateau de Langres, et descendant par l’Aube et la Seine, ou l’Yonne et ses nombreux affluents, durent aussi traverser la Bassée avant de s’engager vers le nord ou l’ouest. Certaines enfin, feront en sens inverse ces parcours préhistoriques, laissant les premières pistes, dont le tracé, réalisé dans la nuit des temps, est peut-être encore suivi par certains de nos chemins ou de nos routes. |